CHAPITRE 6
"Putain, j'avais besoin de ça," dit Bill en souriant joyeusement à son meilleur ami. Ils étaient dans un club, verres à la main, installés dans la section VIP.
"T'avais l'air prêt à exploser," dit Andreas. Et c'était vrai. Andreas avait essayé de lui faire cracher le morceau dans le tourbus et avant le concert ce soir là, mais Bill ne voulait pas dire un mot.
Bill avala son verre cul sec et attrapa celui d'Andreas pour en faire autant.
"Hey!" rit Andreas.
"Tu dois être plus rapide que ça," dit Bill avec un grand sourire. "Bon Dieu, je suis content que tu sois là. J'ai besoin d'un autre verre."
A ce moment là, Georg et Gustav s'affalèrent sur la banquette et Bill, qui souriait et plaisantait la seconde précédente, se renfonça dans son siège et se renfrogna. Andreas observa son ami, déconcerté par ce changement d'attitude.
"Où est Tom?" demanda Bill à Georg. Georg dit quelque chose qu'Andreas ne put pas entendre par-dessus le battement sourd de la musique. Quoi qu'il ait dit, ça ne pouvait pas être bon. Bill grimaça et vola le verre de Georg, le vidant en deux longues gorgées.
"Tu fais chier!" dit Georg, enroulant un bras autour de Bill. "Tu essayes de boire plus que tout le club, poids plume?"
"Hey, on a parlé de ça," dit Bill d'une voix forte, se débarrassant du bras de Georg d'un coup d'épaule. "Je t'ai repoussé, tu te rappelles?"
"Quoi?" Gustav commença à rire.
Georg leva les yeux au ciel. "Il ne sais pas de quoi il parle."
"Je sais tout," déclara Bill.
Andreas fit signe à une charmante serveuse de venir. "Une autre tournée!" dit-il.
"Deux!" cria Bill en souriant de nouveau et en se redressant dans son siège. "Sale crétin de To… Hey, qu'est ce que vous voulez faire ce soir?"
Andreas fit une tête bizarre. "Tu es complètement fait. On va devoir te mettre dans ton lit."
"Mon lit," insista Bill. "Le mien."
"Ouais," approuva Andreas en hochant légèrement la tête. Il comprenait les références subtiles que Bill lançait et il se demandait vraiment ce qu'avait fait Tom qui poussait Bill à boire autant.
Quoi que ce fût, Andreas était énervé. Il regarda la porte de la salle et juste quand la serveuse leur apporta leurs boissons, Tom entra. "Peut-être qu'on devrait partir d'ici," dit Andreas à Bill.
Bill leva les yeux au ciel. "Je viens d'avoir mes verres," dit-il en tenant un verre dans chaque main.
"Ouais, mais—"
"Hey," dit Tom, en s'installant à côté de Gustav. "Vous êtes là depuis combien de temps, les mecs?"
Bill posa violemment ses verres sur la table, faisant éclabousser le liquide par-dessus le bord. "Suffisamment longtemps," dit Bill. Il attrapa la main d'Andreas et essaya de grimper par-dessus Georg pour sortir de la banquette.
"Hey, hey," dit Georg en repoussant Bill. "C'est grossier. Je vous oblige à réparer votre lien." Son regard passa de Bill à Tom.
"C'est pas grave," dit Tom.
"Ouais, on a été plus qu'assez lié ," ajouta Bill. "Pourquoi tu es aussi en retard?"
"Je suis pas très en retard," dit Tom.
"Je te l'ai dit, David nous a tous retenus," dit Georg. "On avait des trucs à signer mais tu es juste parti directement."
"Tu veux dire que tu avais des nichons à signer et des filles à baiser," dit Bill d'une voix empâtée en forçant son passage par-dessus Georg. "Je sais tout ça."
Gustav rit alors que Bill marchait sur Georg pour sortir de la banquette. Andreas regarda la scène en se sentant vraiment désolé pour Bill. Bill pouvait à peine tenir la tête droite. Quand est-ce que c'était arrivé?
"Bill," dit Tom. "Reste un peu."
"Non, merci," répondit Bill. Il mit une main sur sa hanche, prenant une pose à côté d'Andreas, et fit un signe de main aux garçons. "A demain tout le monde."
Alors que Bill sortait, Andreas haussa des épaules en direction des garçons. Il rencontra le regard de Tom et le soutint un moment. Tom avait regardé Bill intensément, mais maintenant, il transperçait Andreas de son regard. Andreas avait toujours été légèrement intimidé par Tom quand ils étaient jeunes, mais ce n'était plus le cas maintenant. Andreas se retourna et suivit Bill en dehors du night club.
Quand Andreas et Bill arrivèrent à l'hôtel et entrèrent dans leur chambre, Bill s'étala sur le lit et roula sur le ventre.
"C'est ma chambre," dit Bill en faisant un geste alentour. Ses yeux partirent dans le vague une seconde et sa tête tomba lourdement sur le matelas. "Juste à moi."
"A qui d'autre pourrait-elle être?" demanda Andreas en se débarrassant de ses chaussures.
Bill agrippa un oreiller et le mit sur sa tête. "A Tom," dit-il, la voix étouffée. "A chaque fois qu'on partageait une chambre, ce n'était jamais la mienne."
Andreas s'assit sur le lit à côté de celui de Bill. "Tu vas bien?"
Le corps de Bill trembla un peu sur le lit. "Ouais," dit-il.
Andreas traversa l'espace entre les lits et toucha l'épaule de Bill. "Vraiment?"
Bill roula sur le dos et jeta l'oreiller au sol en levant les yeux vers Andreas. "Non."
"Tu veux en parler?" Andreas n'était pas entièrement sûr que Bill fût en état de parler de quoi que ce soit, mais il devait demander. Il était curieux, et plus important, inquiet. "Qu'est ce que Tom a fait?"
Bill se frotta le visage en fixant toujours Andreas. "Qu'est ce qu'il n'a pas fait," marmonna Bill. "Il m'a tout fait, tout." Bill renifla un peu. "Mais il fallait qu'il aille baiser cette fille."
Un éclair de compréhension frappa Andreas. Tom baisait à gauche et à droite et Bill était…
"J'aime ce crétin," dit Bill d'une voix misérable. Il se mit en boule sur le côté et attrapa le genou d'Andreas. "Et tu penserais, tu penserais qu'il n'irait pas tirer son coup ailleurs. Je veux dire, je suis son seul frère et quand il me baise, je pense qu'il comprends."
Andreas ne put s'empêcher d'avoir le souffle coupé aux mots de Bill. "Bill…" dit-il, un avertissement dans la voix. "Tu es bourré."
"J'en ai rien à foutre. Tu piges, hein? Je l'ai laissé me baiser, prendre ma putain de virginité, quelque chose qui voulait vraiment dire quelque chose pour moi, peut-être, je sais pas. Peut-être que j'aurais dû attendre, parce que je peux pas la récupérer, et il ne veux même plus jouir en moi. Je ne peux pas le sentir jouir." Bill était hystérique, pleurant presque. Et il ne s'arrêtait pas de parler.
"Bill," tenta de dire Andreas.
"Il met cette putain de… capote et il jouit là-dedans, plus jamais en moi . Enfin, c'était juste une fois. Je ne le laisse pas faire, tu sais? Je veux dire, je ne le laisserai pas me baiser avec cette baudruche dégonflée sur la bite. Je n'aurais pas dû le laisser faire du tout." Bill prit une grande inspiration et regarda Andreas droit dans les yeux. "Voilà le truc, je suis amoureux de lui, bordel. Foutrement amoureux."
"Oh, mon Dieu, Bill."
"Je suis sérieux. C'est ce qui craint dans tout ce truc. Je suis tellement accro à lui depuis la première fois où on a baisé. Non même avant. Putain, je sais pas. Et c'est répugnant. C'est mon frère! Mon putain de frère, Andreas. Ça ne m'a même pas traversé l'esprit, je suis taré ou quoi?" Bill se tira les cheveux et appuya fort ses ongles dans le genou d'Andreas.
"C'est bon," dit Andreas, sans savoir quoi faire d'autre. "C'est pas ta faute, c'est bon. Calme toi."
Bill laissa échapper un sanglot silencieux et secoua la tête. "Je le laisserais me faire n'importe quoi, et je l'ai fait. Je suis si pathétique, Andreas. Je veux le récupérer et c'est vraiment ignoble, putain." Bill sanglotait ouvertement à présent. Andreas pouvait à peine décoder ce qu'il disait, mais il comprenait.
"Bill."
"Et le pire c'est que j'ai tout gâché. Ouais il a baisé cette fille. Ces filles. Des centaines de filles. Je sais pas. Mais c'est ma faute. J'aurais pu être mieux. J'aurais dû, putain." Bill s'effondra sur le lit et commença à avoir des hauts le cœur, il pleurait si fort. Andreas posa une main sur son dos et le frotta en faisant des cercles.
"Tu n'as rien fait de mal," dit Andreas. Ce qui était bizarre, c'est qu'il le pensait vraiment. Il connaissait Bill et Tom depuis si longtemps que leur relation lui semblait presque normale. Bien sûr ils n'en avaient jamais parlé avant et Andreas savait que personne d'autre ne comprendrait. Bordel, il aurait été horrifié s'il n'avait pas été au courant depuis un si jeune âge.
"Est ce que tu me trouves dégoûtant?" demanda Bill en pleurant toujours. Il roula près d'Andreas, enroulant ses bras autour de sa taille.
"Non," dit Andreas. "Mais tu ne peux pas laisser Tom te malmener comme ça."
"Je sais, je sais," cria Bill. "Mais je ne peux rien y faire. J'ai besoin de lui et il n'en a rien à faire. C'est mon frère, mon seul frère, ma seule chose. Mon seul. Je n'en aurai jamais d'autre."
Andreas tenait Bill serré, sentant son cœur souffrir pour lui. Les deux frères avaient toujours été intimement connectés, tout le monde le savait. Andreas se rendit soudainement compte à quel point les agissements de Tom avait brisé le cœur de Bill. Il allait, décida-t-il, tuer Tom
"Pourquoi tu ne me trouves pas dégoûtant?" demanda Bill d'une petite voix, ses paupières s'ouvrant et se refermant. Il reniflait, chassait les larmes de ses yeux en battant des paupières, se mettant du maquillage sur toute la joue. "Comment tu fais?"
Andreas caressa les cheveux de Bill de façon apaisante et lui donna un coin du drap de l'hôtel pour s'essuyer le visage. "C'est comme ça. C'est vous les mecs. C'est juste… différent."
"En quoi?" Bill enfonça le drap dans ses yeux.
"Je savais," dit Andreas gentiment. "C'est bon."
Bill laissa échapper un sanglot tremblant. "Vraiment? Tu savais? Est-ce que Tom le sais?"
"Putain," dit Andreas, principalement de colère. "Non, il ne sais pas."
Bill roula sur son dos et soupira, le souffle irrégulier. "On dormait ensemble toutes les nuits. Le sexe était super mais c'est juste que ça me manque de dormir avec lui. C'est dur de s'habituer."
"Ça va aller."
"Et peut-être je m'en remettrai. Mais il y avait ce truc, il m'embrassait. Il ne le faisait pas beaucoup. Je n'oublierai jamais ça," murmura Bill. "Même si ça ne m'arrive plus jamais, avec personne d'autre… je m'en fiche."
Andreas secoua la tête tristement. Il essayait de comprendre à quel point Bill était accro à Tom. Il ne pouvait même pas l'imaginer. "Peut-être que tu as besoin de lui parler."
"On a parlé. On a beaucoup parlé. Le plus souvent on se dispute et puis il part baiser une fille." Le visage de Bill prit un air rebelle, indigné. "Je ne suis pas suffisant."
"Peut-être que tu es trop," suggéra Andreas.
Bill lâcha un gros soupir. "Peut-être," répondit-il. Il ferma les yeux et dit d'un air las, "Dodo maintenant."
Andreas ne répondit pas et se contenta de s'assoire à côté de son ami jusqu'à ce qu'il soit certain qu'il soit endormi. Puis il grimpa dans l'autre lit et regarda le torse de Bill monter et descendre dans l'obscurité.
Il ne parvint pas à s'endormir avant des heures, son esprit tournait à plein régime.
***
"Ecoute," dit Tom en attrapant Bill par le bras. "Il faut que je te parle."
Bill n'avait pas vu Tom depuis le départ d'Andreas, il s'était caché dans sa chambre d'hôtel toute la journée en essayant de dormir pour faire passer sa gueule de bois. Mais bien sûr, à l'instant où il sortit pour prendre un peu l'air, il trouva Tom qui en faisait autant.
"Hum, quoi?" demanda Bill. Même regarder Tom était douloureux.
"Andreas m'a dit que—"
Bill s'écarta. Il était bien trop nauséeux pour cette conversation. "Plus tard, plus tard," marmonna Bill, et il retourna directement dans sa chambre d'hôtel, en claquant la porte au nez de Tom. Il grimpa dans son lit et décida de ne plus jamais se lever.
Il dormit toute la nuit jusqu'à ce que son alarme le réveille le matin suivant. Bill s'assit, encore endormi, et cligna des yeux dans la pièce faiblement éclairée. Il se souvenait de la journée précédente, et de la nuit d'avant. Grimaçant, il se rallongea et tira un oreiller sur son visage. Andreas savait tout. Quelqu'un en dehors de Bill et Tom savait pour Bill et Tom.
Bill grogna. Il savait que ça allait et qu'Andreas ne ferait jamais rien, mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir l'impression que les choses devenaient un peu hors de contrôle.
Plus tard dans la journée, Bill se trouva assis devant un miroir dans la loge. Il restait une heure avant le début du concert. Bill se pencha en avant et se toucha le visage, pinçant ses joues pour leur donner un peu de couleur.
"Bill."
Bill leva les yeux et vit le reflet de Tom dans le miroir. Soupirant, Bill se cala dans sa chaise et haussa les épaules. "Quoi?"
Tom se tenait à quelques dizaines de centimètres de Bill. "Salut."
"'lut." Bill regarda le sol et commença à jouer avec son nouvel eyeliner. Il l'avait choisit avec soin pas pour la façon dont il allait le rendre cool, mais le rendre beau. Il avait eu Tom en tête, aussi. "Qu'est ce que tu veux?"
Bill pouvait sentir le regard de Tom sur lui. Il releva les yeux et bien sûr, Tom le regardait intensément. Bill retourna son attention à son propre reflet et arrangea ses cheveux
"Il faut qu'on parle," dit Tom doucement.
Bill secoua la tête. "Je ne crois pas."
"Je m'en fous," dit Tom. "Il le faut."
"Pas avant le concert, ok?" dit Bill. "Après."
Tom soupira. "Très bien. Après."
Bill retourna à son maquillage.
**
Après le concert, Bill s'assura d'éviter Tom à tout prix. Il resta près de Georg jusqu'à ce qu'ils retournent à l'hôtel puis se précipita dans sa chambre. Une fois à l'intérieur, il se démaquilla avec soin et ignora les légers, puis les grands coups à sa porte.
Quand il fut encore plus tard et qu'il était grimpé dans son lit en pyjama, il ignora son téléphone portable puis le téléphone de la chambre d'hôtel qui sonnaient. Il éteignit son portable et décrocha le téléphone. Il ne pouvait vraiment pas parler à Tom. Pas encore.
**
"Non, Je me fiche de ce que tu dis," dit Tom en prenant Bill à l'écart. Ils étaient dans les studios d'une chaîne de télévision, se préparant pour un show et une interview, et Tom était inflexible. "Tu m'ignores depuis des jours."
"Je sais," dit Bill. "C'est juste que j'étais pas d'humeur."
"Et moi oui?" Tom semblait agité. "Après cette interview, on parle. Ma chambre d'hôtel. Tu y seras."
Bill pensait que non. "Ok."
"Promis?"
Le directeur de plateau les approcha. "C'est à vous," dit-il.
"Promis," marmonna Bill. Ils se collèrent un sourire sur le visage et allèrent sur scène.
**
Bill n'alla manifestement pas dans la chambre de Tom après l'interview. Il avait passé tout le temps à fixer le plafond et à rouler des yeux à tout ce que Tom avait à dire. Les questions étaient toutes les mêmes – groupies, sexe, coups d'un soir. Tom les gérait comme un pro, pensait Bill.
Se débarrassant de ses chaussures et étirant des membres fatigués, Bill s'écroula sur le lit. Il ferma les yeux et remonta ses genoux contre son torse, se roulant en boule. Il n'était pas dans cette position depuis une minute quand il entendit des coups à sa porte.
"Ugh," grogna doucement Bill. Il roula sur le côté. "Va-t-en."
"Bill, tu as promis," dit la voix de Tom depuis derrière la porte. "Laisse moi entrer."
Bill fronça les sourcils et enfonça son visage dans le matelas. Il se demandait combien de temps il pouvait encore éviter Tom.
"Très bien, j'entre."
"Tu ne peux pas!" dit Bill d'une voix forte, paniqué pendant un instant. Il regarda la porte par-dessus son épaule. Le verrou était fermement en place. "Ugh, Attends."
Bill avait bien l'intention d'ouvrir la porte et de dire à Tom de partir. Il prévoyait de fermer la porte au nez de son frère une fois de plus. Mais quand il ouvrit la porte, quelque chose dans l'expression de Tom fit trembler Bill.
"Hum," bafouilla Bill en se mordant la lèvre. "Quoi?"
"Je dois entrer," dit Tom d'un ton étrangement calme. Bill hocha lentement la tête et s'écarta en se frottant la nuque.
"Bordel, pourquoi fallait-il que tu rendes ça si difficile?" demanda Tom. Bill retourna s'allonger sur son lit.
"Je pourrais poser cette question pour un tas de choses," marmonna Bill. "Parle."
"Andreas a essayé de me foutre une raclée," dit Tom.
Bill rit presque mais s'en empêcha. "Vraiment?"
Tom s'assit sur le lit à coté de celui de Bill. "Ouais, alors il faut que je sache ce que tu lui as dit."
"J'étais bourré," fut la réponse de Bill.
"T'as dû dire quelque chose."
"C'est tout ce dont tu voulais parler? Si j'ai dit quelque chose à Andreas ou non?" Bill enleva la couverture du lit d'un coup de pied.
"C'est quand même assez important," dit Tom lentement.
"Il sait," dit Bill.
"Il sait quoi, exactement?"
Tom avait l'air incertain, contrarié. Bill s'était plutôt remis de la découverte d'Andreas. Il savait que ça allait aller, ça serait même mieux maintenant qu'il avait quelqu'un pour parler de toute cette situation délirante. Mais Tom ne savait pas ça. "Il sait que tu me baises. Me baisais."
"Tu lui as vraiment dit ça?" Tom mis sa tête dans ses mains et grogna. "Comment tu as pu dire ça à qui que ce soit?"
"Je n'en avais pas l'intention," dit Bill. "Peut-être que si. Je sais pas."
"Bill," dit Tom sévèrement. Il s'adossa contre la commode et garda sa tête dans ses mains. "Tu… Tu n'as vraiment aucune idée de quand tu vas trop loin." Tu ne sais jamais quand fermer ta gueule. Putain t'es incroyable!"
Bill leva les sourcils et se redressa. "Tu es sérieux?"
"Je ne peux plus jamais le voir maintenant," dit Tom avec colère. "Dans ton monde peut-être que c'est pas grave de dire aux gens que tu couches avec ton frère, mais dans le vrai monde, c'est juste complètement taré. Merci, Bill. C'est super."
"Va te faire foutre, Tom," dit Bill en riant franchement. "Sérieusement."
"Quoi?"
"De quoi voulais-tu vraiment me parler?" demanda Bill.
"Je te l'ai déjà dit," dit Tom.
"Juste ça?" Bill fronça les sourcils. "J'aurais pensé que tu avais beaucoup plus à dire."
"Pourquoi?"
Bill leva les mains en l'air. "T'es un vrai connard, Tom."
Tom descendit rapidement du lit, s'avançant et poussant Bill contre le matelas. Bill eut le souffle coupé en sentant le poids de Tom sur lui, et il se soumit presque, mais ensuite quelque chose explosa en lui et il vit rouge.
"Putain, lâche moi!" hurla Bill en repoussant Tom. Tom grogna et s'accroupit et Bill essaya de reprendre son souffle. Il avait presque perdu la tête, là. Il remonta contre la tête de lit, aussi loin de Tom que possible. "Tu sais, Andreas savait déjà. Alors ça n'a pas d'importance si je lui ai dit."
"Comment le savait-il?" demanda Tom en respirant tout aussi fort que Bill.
"Est ce que c'est vraiment important? C'était il y a des lustres."
Tom leva la tête, ses yeux rencontrant ceux de Bill. "Je ne peux pas te faire confiance."
Bill se pencha en avant et gifla Tom en travers du visage avec beaucoup de dextérité. Sa main fit un net bruit de claquement contre la joue de Tom et en fin de compte, il se sentit mieux après l'avoir fait. Tom recula vivement, les yeux écarquillés.
"Ne me redis jamais ça," dit Bill. "Maintenant sors de ma chambre."
Tom ne bougea pas.
"Tu ne me prends pas au sérieux? Je fais attention à moi maintenant, Tom. Je t'aime mais tu ne me possèdes pas."
"Ok," répondit calmement Tom. Il descendit du lit et commença à marcher vers la porte. "Putain c'était débile de ma part de penser que… laisse tomber."
Bill ne voulait pas savoir. Il voulait juste que Tom s'en aille.
Puis il enfouit son visage dans l'oreiller, le tâchant de maquillage noir, et il émit un son de colère frustrée. Frapper Tom lui avait fait du bien. Il voulait le frapper encore. Il voulait faire souffrir Tom, parce que c'est ce que Tom lui avait fait. Tout le faisait foutrement souffrir.
Bill pensa à ce que Tom avait dit. Je ne peux pas te faire confiance . Il commença à se demander si c'était vrai, parce que Bill trouvait qu'il ne pouvait même pas avoir confiance en lui-même.
FIN CHAPITRE 6